Les montres hybrides

Les montres hybrides

Ah les montres hybrides ! Voilà un sujet qui vous apparaît peut être légèrement flou, cela même si vous êtes un véritable passionné d'horlogerie. En même temps, il faut dire que le sujet est très rarement abordé dans les discussions…

Les montres hybrides sont méconnues, souvent et divisent parfois. Alors, pour tout comprendre à leur sujet et, la prochaine fois, lancer le débat, nous vous avons concocté un guide horloger simple, mais ô combien complet.

Ne perdez pas de temps et entrez dans le monde énigmatique des montres hybrides !

Quand sont apparues les montres hybrides ?

Commençons par le commencement : les montres hybrides partagent plusieurs similarités avec les montres à quartz… Cela ne vous étonnera donc pas si l'on vous dit que c'est une célèbre maison japonaise dont le nom commence par un « S » qui est à l'origine de l'hybridation des montres.

En effet, après avoir joué un rôle de premier plan dans le développement et la commercialisation des montres à quartz, Seiko a, une nouvelle fois, décidé de se tourner vers l'avenir en axant ses recherches vers une technologie nouvelle. Pour rappel, la toute première montre Seiko à quartz sobrement nommée « 35SQ » était sortie le jour de Noël 1969.

Au tout début des années 1980, alors que les montres à quartz commencent à sérieusement s'imposer face aux traditionnelles montres mécaniques, Seiko surprend le public en présentant une montre à la technologie plus avancée encore. Nous sommes alors en 1982 et voilà qu'un prototype de montre « Spring Drive » est dévoilé au grand jour.

Premier prototype du mouvement Seiko Spring Drive, 1982 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Premier prototype du mouvement Seiko Spring Drive, 1982 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Pour information, le brevet relatif à cette technologie avait été déposé par la firme nipponne 4 ans avant, au cours de l'année 1978 donc. Mais la firme horlogère japonaise, dont le nom est désormais connu de tous, détient en ses mains d'autres cartes…

Les mouvements Méca-Quartz

Un an plus tard, en 1983 donc, Seiko introduit une montre chronographe animée par un mouvement encore différent, un mécanisme qui se fait appeler « Méca-Quartz ». Son nom qui n'est autre que la contraction des termes « Mécanique » et « Quartz » permet au plus grand nombre de comprendre qu'il n'est autre qu'un mouvement de type hybride.

Sur internet, vous trouverez aujourd'hui plusieurs écritures : « Méca-Quartz », « Meca-Quartz », « Méca Quartz », « Meca Quartz », « Mécaquartz » ou encore « Mecaquartz ». Mais ne vous prenez pas la tête, toutes désignent la même chose !

Mouvement Méca-Quartz Seiko-7A28M (Source : SteveG's Watch Launchpad - Ninanet)

Mouvement Méca-Quartz Seiko-7A28M (Source : SteveG's Watch Launchpad - Ninanet)

Vous vous demandez quelle est la référence de ce calibre historique ? La réponse tient en une lettre et trois chiffres puisqu'il s'agit du Seiko 7A28. Avec ses 15 rubis, ce mouvement avait pour vocation d'offrir une expérience d'utilisation proche de celle proposée par les classiques modèles mécaniques, la précision du quartz en plus. En bref, il tirait parti du meilleur des deux mondes !

Publicité Seiko SPR005 7A28-703B (Source : myWatchMart)

Publicité Seiko SPR005 7A28-703B (Source : myWatchMart)

Le chronographe Seiko SPR005 7A28-703B fut le premier chronographe méca-quartz de l'histoire ! Et, bien qu'il embarquât un mouvement révolutionnaire pour son temps, il était proposé au tarif de 240$. Pour vous éclairer, cette somme représentait environ l'équivalent de 750€ d'aujourd'hui, ce qui était plutôt raisonnable compte tenu de son aspect avant-gardiste et de sa qualité de fabrication.

Notez d'ailleurs que le cadran de ce modèle signé Seiko proposait, à 3 heures, un sous-registre qui permettait de calculer un intervalle de temps au 1/10ème de seconde près. Autant vous dire que la précision était ici au rendez-vous !

Différentes montres Seiko seront équipées du calibre 7A28, toutes rencontreront un succès certain grâce à leurs nombreux atouts.

Même le Ministère de la Défense britannique (MOD, Ministry of Defense) se rapprochera de Seiko afin de passer commande pour plusieurs modèles, cela dans l'optique d'équiper le personnel de la Royal Air Force. C'est ainsi que des chronographes Méca-Quartz Seiko destinés à un usage militaire ont pu voir le jour. Incroyable, non ?

Montre militaire Seiko 7A28-7120 (Source Hairspring)

Montre militaire Seiko 7A28-7120 (Source Hairspring)

La première génération de cette montre surnommée « Gen 1 » portait la référence Seiko 7A28-7120. Les 11 307 exemplaires du modèle fussent utilisés par l'armée de l'air anglaise sur une période de 6 ans, entre octobre 1984 et novembre 1990 pour être précis. Une version dite « Gen 2 » a aussi existé, mais celle-ci était de qualité inférieure.

Les chronographes Seiko animés par le 7A28 ne seront pas uniquement aperçus au poignet du grand public et des militaires… En effet, certains modèles feront même leur apparition sur le grand écran des salles de cinéma !

Seiko Giugiaro 7A28-6000, Film Aliens de Ridley Scott (Source : GQ)

Seiko Giugiaro 7A28-6000, Film Aliens de Ridley Scott (Source : GQ)

Ce sera le cas de la référence 7A28-6000, une montre asymétrique au style très science-fiction sortie de l'imagination du designer automobile italien Giorgetto Giugiaro. Celle-ci, apparaîtra de nombreuses fois au poignet de Ripley dans le film Aliens de Ridley Scott.

Seiko 7A28-7020, Dangereusement vôtre (Source : James Bond lifestyle)

Seiko 7A28-7020, Dangereusement vôtre (Source : James Bond lifestyle)

En 1985, la référence 7A28-7020 sera même portée par Roger Moore dans James Bond « Dangereusement vôtre », ou « A view to a Kill » pour les anglais.

La maison horlogère japonaise sortira même, en 1984, une déclinaison de ce calibre, il s'agit du Seiko 7A38. En plus de proposer une fonction chronographe, cette autre version de 17 rubis, intégrait une complication jour-date (day-date). Ultra pratique, donc, pour ceux qui portaient la même montre au quotidien !

Mouvement Seiko 7A38 pour montre Cartier Ferrari Formula (Source Watch-Deals)

Mouvement Seiko 7A38 pour montre Cartier Ferrari Formula (Source Watch-Deals)

Le Calibre 7A38 sera utilisé pour équiper les chronographes de la gamme Seiko Sports SQ100, des tocantes au look sport-chic typique de leur temps. Mais ce n'est pas tout ! Dans les années 1980, ce mécanisme japonais se retrouvera aussi monté dans des montres d'autres marques, et notamment dans les chronographes Ferrari Formula, à l'époque fabriqués par Cartier.

Chronographes Ferrari Formula par Cartier, mouvement Seiko 7A38 (Source : Revolution Watch)

Chronographes Ferrari Formula par Cartier, mouvement Seiko 7A38 (Source : Revolution Watch)

Accueillis à bras ouverts par le public, le 7A28 ainsi que le 7A38 constituent donc les premiers calibres Méca-Quartz de l'histoire. Mais l'entreprise nipponne Seiko ne va pas s'arrêter là puisqu'elle est alors en train d'œuvrer au développement d'un autre type de mouvement, tout aussi passionnant…

Les mouvements Kinetic

Nous sommes en 1986 et voilà qu'un véritable OVNI horloger se faisant appeler par le nom barbare « SBAD003 » est mis sur la marché ! Cette montre, propulsée par le calibre Seiko 8T23, présente l'étonnante particularité de posséder une pile qui se recharge en faisant tourner la couronne.

Seiko SBAD003 avec calibre 8T23, 1986 (Crédit : Plus9Time)

Seiko SBAD003 avec calibre 8T23, 1986 (Crédit : Plus9Time)

L'idée est simple et ingénieuse puisque, à l'image d'une montre mécanique à remontage manuel, c'est le remontoir qui permet d'emmagasiner de l'énergie dans la montre. La diode rouge présente sur le cadran, à 6 heures, permettait même de savoir si la montre était complètement chargée.

Mais, bien que novateur, ce modèle signé Seiko n'était pas commercialement viable en ce sens où il souffrait de plusieurs défauts, à commencer par sa réserve de marche. En outre, il fallait prendre le soin de remonter le modèle pendant 3 minutes entières pour obtenir une réserve de marche de, tenez-vous bien… 75 heures environ. Cela nécessitait donc beaucoup d'efforts pour un résultat, en fin de compte, pas si impressionnant que ça !

Deux ans plus tard, en 1988, Seiko décide de lancer une gamme de montres équipées d'un mouvement dont le nom est constitué de 3 lettres seulement : A, G et S. Ces modèles embarquant un mouvement dont la marque avait pris le soin de breveter la technologie, ne sont pas équipés d'une pile standard comme les classiques montres à quartz, mais plutôt de ce que l'on appelle un « générateur ». Ce dernier prend la forme d'une masse oscillante qui, grâce aux mouvements du bras, recharge naturellement un accumulateur dans la montre.

Seiko A.G.S. 5M22-8A10, 1988 (Source : Coronet)

Seiko A.G.S. 5M22-8A10, 1988 (Source : Coronet)

Le tout premier modèle à sortir est la référence 5M22-8A10. Il s'agit d'une montre en acier dotée de lignes pures et d'un bracelet intégré. En bref, c'est une montre facile à porter en toute occasion !

Nous sommes donc ici face à ce que l'on pourrait qualifier d'une montre à quartz se rechargeant à la manière d'une montre automatique. On comprend bien ici l'idée d'hybridation ! D'ailleurs, parfois, ces mouvements sont qualifiés d' « auto-quartz », c'est vous dire…

Publicité Seiko A.G.S. 1988 (Source : Hprints)

Publicité Seiko A.G.S. 1988 (Source : Hprints)

L'appellation A.G.S. pour « Automatic Generating System » sera abandonné 4 ans après le lancement des premiers modèles, en 1992 donc, pour prendre le nom de « Kinetic » qui est aujourd'hui encore usité. Pour la petite histoire, le nom « Kinetic » est tout droit inspiré du mot grec « Kinesis » qui signifie « mouvement ».

L'avantage de ces premières montres Kinetic ? Elles offraient une autonomie qui dépassait celle des montres mécaniques traditionnelles, la précision du quartz en plus !

Seiko Kinetic Scuba 200m « Auto-Quartz », 1992 (Source : The Vintage Japanese Watch Company)

Seiko Kinetic Scuba 200m « Auto-Quartz », 1992 (Source : The Vintage Japanese Watch Company)

Mais attention tout de même à ne pas croire que l'accumulateur des montres Seiko Kinetic disposait d'une durée de vie illimité, ce serait faire une erreur… En effet, sur ces garde-temps, il était (et est toujours) nécessaire de remplacer l'accumulateur lorsque ce dernier a été rechargé un certain nombre de fois. Pour faire simple, il faut le changer tous les 10 ans environ.

Avec leur caractère unique, les montres Kinetic représentaient, elles-aussi, une avancée technologique intéressante !

Les mouvements Spring Drive

Vous vous rappelez du prototype de montre « Seiko Spring Drive » présenté en 1982 dont nous vous parlions il y a quelques instants ? Eh bien, nous avons omis de vous préciser une information importante relative à sa réserve de marche, c'est-à-dire l'autonomie offerte par le modèle. Et, commet dire ? Celle-ci était faible, tellement faible qu'elle ne permettait absolument pas de mettre le modèle sur le marché puisque l'on parle, à peine, de 4 petites heures.

Un second prototype du mouvement Seiko Spring Drive verra le jour au cours de l'année 1993. Bien qu'il bénéficiait d'une architecture meilleure et surtout d'une gestion énergétique optimisée, celui-ci ne permettait d'atteindre une réserve de marche que de 24 heures, ce qui, vous le comprendrez aisément, restait encore insuffisant.

Second Prototype mouvement Seiko Spring Drive, 1993 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Second Prototype mouvement Seiko Spring Drive, 1993 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Ce que nous vous proposons maintenant, c'est de faire un bon vers le futur, 15 ans après pour voir cette technologie prendre de l'ampleur. Nous voilà donc en 1998 et voilà qu'après d'importants efforts de R&D (et suite à des progrès techniques apparus dans l'industrie), la Maison japonaise Seiko décide d'annoncer son Spring Drive à la Société Suisse de Chronométrie. En parallèle, elle se rend à Bâle, en Suisse, dans l'optique de participer au célèbre salon Baselworld. Son objectif est alors simple : faire connaître aux passionnés d'horlogerie ses montres Spring Drive en vue d'une mise sur le marché en 1999, juste avant le nouveau millénaire donc.

Il faut bien dire que le développement des montres Seiko Spring Drive n'a pas été une chose simple. Mais ce qu'il faut retenir de cette histoire c'est qu'après avoir connu de nombreuses pauses, le projet voit enfin le jour. Un peu plus de 20 ans après sa création, on vous l'accorde, mais Seiko est dans la bonne direction !

Yoshikazu Akahane, inventeur de la technologie Spring Drive (Source : Watch Insanity)

Yoshikazu Akahane, inventeur de la technologie Spring Drive (Source : Watch Insanity)

D'ailleurs, un triste évènement surviendra peu avant la mise sur le marché des premières montres Seiko Spring Drive. En effet, Yoshikazu Akahane, l'inventeur qui se cache derrière cette technologie horlogère nouvelle, décèdera à l'âge de 52 ans seulement, sans voir comment le fruit de ses importantes recherches a pu impacter le monde de d'horlogerie en faisant, notamment, le bonheur des passionnés.

En 1999, 3 montres Seiko Spring Drive sont ainsi lancées sur le marché, toutes sont ce que l'on appelle des éditions limitées. Deux d'entre-elles sont équipées du calibre 7R68, tandis que le troisième et dernier modèle (appartenant à la prestigieuse ligne Credor) se voit propulsé par le calibre 7R78.

Mouvement Seiko Spring Drive 7R68, 1999 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Mouvement Seiko Spring Drive 7R68, 1999 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Mais attention, il n'y en avait pas pour tout le monde ! En effet, ces 3 premières montres Spring Drive ont été tirées à un nombre très restreint de 900 exemplaires.

Il faudra attendre l'année 2004 pour que Seiko décide de faire du Spring Drive, une technologie présente de manière permanente à son catalogue. Le calibre 9R65 à remontage automatique est ainsi adopté par les modèles de l'époque et perdurera jusqu'à aujourd'hui.

Mouvement Seiko Spring Drive 9R65, 2004 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Mouvement Seiko Spring Drive 9R65, 2004 (Source : Grand Seiko GS9 Club)

Comme vous le voyez, l'appellation « montre hybride » cache non pas une, mais plusieurs familles de montres. Et, en fin de compte, les technologies Méca-quartz, Kinetic et Spring Drive sont toutes uniques à leur manière. Mais, une chose est sûre, elles n'ont pas émergé du jour au lendemain.

Cela ne vous étonnera pas si vous avez lu notre guide sur les montres électriques. Vous aurez remarqué qu'en horlogerie, le développement et la mise sur le marché d'une nouvelle technique est quelque chose qui se fait toujours sur le long cours.

Comment fonctionne une montre hybride ?

Vous vous renseignez sur les montres hybrides ou possédez un modèle méca-quartz, Kinetic ou Spring Drive et souhaitez en apprendre plus sur leur mode de fonctionnement ? Restez attentif, nous arrivons à la partie technique de ce guide, une partie qui pourrait fort bien vous intéresser !

Comment fonctionne une montre Méca-Quartz ?

Avant d'entrer dans les explications, petit rappel de sémantique… Le terme « Méca-Quartz » est la contraction des mots « Mécanique » et « Quartz ». Bon, jusque-là, rien de bien compliqué nous diriez-vous ! En effet, c'est assez intuitif.

Mouvement méca-quartz Seiko Hattori VK63 (Source : Outils Horloger)

Mouvement méca-quartz Seiko Hattori VK63 (Source : Outils Horloger)

Comme vous avez peut-être pu le constater, beaucoup des montres méca-quartz sont des chronographes ! En réalité, dans ce type de tocante, il faut bien discerner la course du chronographe de la comptabilisation du temps qui passe.

Pourquoi ? Simplement parce que la première partie est gérée dans le style d'une montre mécanique, tandis que la seconde repose, elle, sur une technique liée au quartz. D'où le « méca », « quartz »…

Ainsi, sur une montre méca-quartz, le départ, l'arrêt et la remise à zéro du chronographe opérés via les boutons poussoirs sont des actions qui semblent mécaniques au toucher. Pour vous rendre compte de cela, il suffit de jouer avec ces mêmes boutons… Vous constaterez alors que la sensation est très proche de celle proposée par une montre mécanique.

Mouvement méca-quartz Seiko Hattori VH31 (Source : Amazon)

Mouvement méca-quartz Seiko Hattori VH31 (Source : Amazon)

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le fonctionnement de la partie quartz, nous vous invitons sans plus attendre à parcourir notre guide dédié aux montres à quartz.

Remarque : cela est plus rare, mais sachez qu'il existe aussi des montres méca-quartz sans complication chronographe ! Souvent équipées du calibre Seiko Hattori VH31, ces montres 3 aiguilles sont équipées d'une trotteuse dont la fluidité de la course est de l'ordre de 4 battements par seconde.

Comment fonctionne une montre Kinetic ?

Le fonctionnement d'une montre Kinetic est très similaire à celui des montres à quartz, à l'exception près que celle-ci intègre une masse oscillante. Et là, on sait ce que vous vous dites… Ce petit élément qui tourne, ne serait-il pas identique à celui que l'on retrouve logé dans les montres automatiques ? Et, effectivement, vous avez tout à fait raison !

Mouvement Seiko Kinetic, rotor visible à droite (Source : Outil Horloger)

Mouvement Seiko Kinetic, rotor visible à droite (Source : Outil Horloger)

Dans une montre Kinetic, la masse oscillante, parfois désignée sous l'appellation de « générateur électrique », tire profit de l'énergie cinétique créée par les mouvements de votre poignet lorsque vous êtes actifs.

Schéma présentant le fonctionnement d'une montre Kinetic (Source : Coronet)

Schéma présentant le fonctionnement d'une montre Kinetic (Source : Coronet)

La masse oscillante va entraîner un train d'engrenages dont le but est d'amplifier le mouvement et de transférer la force à une petite pièce appelée « rotor ». Mais ne sous-estimez pas ce dernier élément. En effet, malgré son incontestable compacité, celui-ci est considéré comme le cœur même de la technologie Seiko Kinetic. Il a pour fonction de transformer chacun des mouvements créés par la masse oscillante en une charge magnétique. C'est assez fou, mais sa vitesse est comprise entre 10 000 et 100 000 tours/minute !

La charge magnétique générée par le rotor passe ensuite dans une bobine à haute densité dont le travail est de convertir cette charge en électricité, cela dans le but de donner vie à la montre. L'énergie créée par tout ce petit système est ensuite stockée au sein d'une « unité de chargement ».

Accumulateur 5m pour montre Seiko Kinetic (Source : Pieces Horlogerie)

Accumulateur 5m pour montre Seiko Kinetic (Source : Pieces Horlogerie)

Cette dernière prend la forme d'une pile bouton rechargeable que l'on nomme, en français, « accumulateur ». C'est précisément cet élément qui assure la réserve de marche (l'autonomie) des montres Kinetic.

D'ailleurs, il est bon de préciser que toutes les montres Seiko Kinetic n'utilisent pas la même batterie rechargeable pour fonctionner. En effet, si les modèles de la famille « 5M » lancés au cours des années 1980 employaient une batterie de 1,2 mAh, les références plus récentes utilisent une batterie plus puissante dont la tension peut aller jusqu'à 3,2 mAh, ce qui fait une vraie différence !

Mais, comme toute pile rechargeable, l'accumulateur présent dans les Seiko Kinetic ne possède pas une durée de vie infinie… En effet, avec le temps, celui-ci peut perdre en efficacité. Pour illustrer cela, nous pouvons faire le rapprochement avec votre smartphone dont l'autonomie se réduit au fil des années. Ainsi, et pour continuer à utiliser votre montre Seiko Kinetic dans les meilleures conditions, il est nécessaire de procéder à un remplacement de l'accumulateur tous les 5 à 10 ans.

Profitons-en pour préciser un autre point important… Même si elle intègre une masse oscillante, il n'est pas possible de recharger une montre Kinetic en utilisant un remontoir pensé pour les montres automatiques, vous savez, cette boîte que l'on appelle « watch winder ».

En revanche, sachez que certaines Seiko Kinetic sont livrées avec un chargeur secteur qui vous permet de les recharger sans même les porter. Original, non ?

Chargeur pour montre Seiko Kinetic (Source : Watch Material)

Chargeur pour montre Seiko Kinetic (Source : Watch Material)

Si vous possédez l'un d'entre eux, sachez que cet objet en plastique noir peut, à lui tout seul, valoir une petite fortune !

S'agissant de la partie qui sert à mesurer le temps, retenez que celle présente dans une montre Kinetic est similaire à celle que l'on peut retrouver au sein des montres à quartz. Une Seiko Kinetic renferme donc, elle aussi, une pierre de quartz qui vibre à très haute fréquence, une fréquence de 32'768 Hz pour être précis.

Avec leur savant mélange technologique, les Seiko Kinetic proposent ainsi une autre manière d'appréhender l'horlogerie !

Comment fonctionne une montre Spring Drive ?

Avant de vous expliquer comment fonctionne une montre Spring Drive, précisons tout d'abord le fait que ce genre de tocante ne comporte aucune pile.

En fonction des modèles, le remontage du mouvement peut s'effectuer de manière manuelle et/ou automatique. En d'autres termes, il existe des montres Seiko Spring Drive qui ne se remontent que par la couronne, mais également des modèles qui peuvent aussi se charger en énergie grâce aux mouvements de votre poignet.

Mouvements Grand Seiko Spring Drive (Source : The Seiko Guy)

Mouvements Grand Seiko Spring Drive (Source : The Seiko Guy)

Quoi qu'il en soit, lorsqu'une montre Grand Seiko Spring Drive se charge, le ressort-moteur présent dans son mouvement se tend. Jusque-là, nous sommes très proche de la manière dont fonctionne une montre mécanique. Mais, il y a une différence, une différence majeure même… Les montres Spring Drive comportent un système de régulation qui leur est propre !

Régulateur tri-synchro mouvement Spring Drive (Source : Grand Seiko)

Régulateur tri-synchro mouvement Spring Drive (Source : Grand Seiko)

En effet, c'est un élément que l'on appelle « régulateur tri-synchro » qui permet, chez elles, de libérer l'énergie stockée dans le ressort-moteur, cela de façon régulière. Son rôle est donc un peu le même que celui joué par l'échappement dans une montre mécanique.

La marche d'un mouvement Spring Drive peut d'ailleurs être observée au dos de la montre, si celle-ci est dotée d'un fond de boîte transparent.

Roue mouvement Spring Drive (Source : Watches by SJX)

Roue mouvement Spring Drive (Source : Watches by SJX)

En tournant, la petite roue que vous distinguez va générer un faible courant électrique. Ce courant va transiter au sein d'un circuit intégré pour finalement rejoindre un oscillateur quartz. Ce dernier vibre à une fréquence de 32'768 Hz, comme dans une montre à quartz quoi !

Le Système Spring Drive développé par Seiko est particulièrement intelligent en ce sens où si le mouvement tourne à une vitesse trop élevée, il se régule afin de gagner en précision.

Par ailleurs, si vous avez un jour l'occasion de mettre la main sur une Grand Seiko Spring Drive qui est à l'arrêt complet, faites l'expérience. Commencez à remonter la montre par la couronne, comme vous le feriez avec une montre mécanique et observez bien l'aiguille des secondes au moment où celle-ci démarre, vous risquez bien d'être surpris… En effet, durant les premières secondes où elle commence à bouger, la trotteuse semble avancer anormalement vite, et cela est bien normal ! En effet, ce phénomène s'explique par le fait que l'énergie que la montre est en train d'emmagasiner n'a pas encore eu le temps de se libérer de manière contrôlée. La trotteuse avance donc très rapidement puis, au bout que quelques instants seulement, elle trouve sa vitesse de croisière.

Une partie des pièces présentes dans un mouvement Spring Drive (Source : Grand Seiko)

Une partie des pièces présentes dans un mouvement Spring Drive (Source : Grand Seiko)

En fonction de leur niveau de complexité, les montres Grand Seiko Spring Drive comportent entre 200+ et 300+ pièces, toutes assemblées à la main. En plus d'êtres hors norme par leur technique de fonctionnement, ces garde-temps reflètent ainsi le savoir-faire horloger exceptionnel des japonais !

Montre Méca-Quartz : avantages et inconvénients

Montre Méca-Quartz : avantages et inconvénients

Comme nous l'avons vu dans la partie « Comment fonctionne une montre Méca-Quartz ? » de ce guide, l'architecture d'un mouvement méca-quartz est somme toute très semblable à celle d'un mouvement à quartz standard.

De fait, si vous avez lu notre guide sur les montres à quartz, vous ne serez pas étonné de voir ici apparaître des avantages et des inconvénients relativement similaires…

AVANTAGES

  • Accessibilité : les montres dotées d'un mouvement méca-quartz, possèdent un avantage de taille, leur prix ! En effet, leur positionnement tarifaire est plus proche de celui des modèles à quartz que de celui des références mécaniques, bien plus onéreuses. Les chronographes Méca-Quartz sont donc, de manière générale, des montres plutôt accessibles.
  • Précision : l'autre gros avantage des montres méca-quartz, c'est bien entendu leur précision. Comme nous l'avons expliqué, celles-ci possèdent une architecture très similaire à celles des montres à quartz conventionnelles, et c'est pour cette raison qu'elles affichent l'heure avec un niveau de précision exceptionnel.
  • Réserve de marche : les montres animées par un mouvement méca-quartz offrent une belle autonomie, comparable d'ailleurs à celle offerte par la plupart des montres à quartz. A titre d'exemple, le mouvement méca-quartz Seiko VK64 offre une réserve de marche de 36 mois. Cela vous laisse un temps très confortable avant de prévoir le remplacement de la pile.
  • Robustesse : un mouvement méca-quartz ne comporte qu'un nombre très restreint de pièces mécaniques, de fait, il est assez peu sensibles aux vibrations et aux petits chocs. Cette résistance fait de lui une pièce de choix pour celles et ceux qui désirent une montre qui les accompagnera tous les jours, mais aussi lors de leurs diverses activités sportives.
  • Finesse : dernier avantage des montres méca-quartz (et pas des moindres), leur faible épaisseur ! En effet, grâce au mouvement qu'elles utilisent, ces montres proposent souvent des niveaux d'épaisseur restreints. Elles sont donc idéales pour les personnes soucieuses de porter une montre slim qui ne les gênera pas dans leur quotidien.

INCONVENIENTS

  • Changement de pile : une montre de type méca-quartz fonctionne grâce à une pile que vous devrez changer, non pas régulièrement, mais de temps en temps, cela pour continuer à la voir fonctionner. Il ne s'agit donc pas là d'un inconvénient majeur, mais simplement de quelque chose à garder dans un coin de la tête.
  • Durabilité / écologie : vous le comprendrez, ce point découle finalement du précédent… Si vous devez changer de pile tous les x mois, c'est qu'il ne s'agit pas de l'option la plus écologique qui soit. De plus, un peu comme avec les montres à quartz, si vous devez un jour faire réparer votre tocante méca-quartz, il est fort probable que cela revienne moins cher de complétement remplacer le mouvement que de chercher à le réparer. D'un point de vue écologique, ce n'est donc clairement pas ce qu'il se fait de mieux !

Montre Seiko Kinetic : avantages et inconvénients

Montre Seiko Kinetic : avantages et inconvénients

Les montres Seiko Kinetic (anciennement Seiko AGS) suivent un peu la même philosophie que les modèles méca-quartz… En effet, ces dernières piochent parmi les avantages des montres à quartz et ceux des garde-temps mécaniques, les remodèlent à leur sauce, cela dans le but de proposer une option pratique.

Voyons donc, ensemble, les points à étudier avant de vous porter acquéreur d'une montre Kinetic !

AVANTAGES

  • Praticité : dans une montre Kinetic, la masse oscillante s'occupe de charger en énergie un accumulateur. De fait lorsque votre garde-temps est fixé à votre poignet, il fonctionne naturellement. Vous n'avez alors pas à vous soucier d'une quelconque pile qu'il vous faudrait remplacer fréquemment. En bref, une Seiko Kinetic est une montre à porter sans prise de tête !
  • Réserve de marche infinie : lorsque vous portez une montre de type Kinetic, vos mouvements de bras font bouger la masse oscillante, ce qui a pour effet de recharger l'accumulateur de votre tocante. De fait, si vous portez régulièrement cette dernière, vous accèderez à une réserve de marche infinie. En d'autres termes, votre montre ne s'arrêtera jamais de fonctionner.
  • Précision : comme nous l'avons vu précédemment, le mouvement d'une montre Kinetic fonctionne sur une base qui est très proche de celle des montres à quartz. Pour rappel, l'oscillateur à quartz présent dans ce genre de tocantes fonctionne à une fréquence de 32'768 Hz, ce qui correspond exactement à la fréquence des montres à quartz. Vous voyez où l'on veut en venir ? Une montre Kinetic est aussi précise qu'une montre à quartz, elle vous offre donc une précision exceptionnelle !
  • Technologie unique : beaucoup moins communes que les tocantes mécaniques ou à quartz, les montres Kinetic peuvent intéresser les collectionneurs à la recherche d'un garde-temps à la saveur différente.
  • Finesse : les montres Kinetic sont animées par un mouvement qui comporte un nombre limité de pièces mécaniques, de fait, elles atteignent souvent des niveaux de finesse permettant de les porter confortablement dans bien des situations. Ce qui est idéal si vous avez pour habitude de porter des chemises à manches longues ou bien des hauts ajustés.
  • Ecologique : nous sommes de plus en plus nombreux à être sensibles à la cause environnementale. Et, de ce point de vue-là, les montres Kinetic sont plutôt vertes. En effet, elles ne sont pas équipées de pile bouton comme les montres à quartz, mais plutôt d'un petit accumulateur très durable.

INCONVENIENTS

  • Réparations difficiles : parce qu'elles sont animées par une technologie singulière, les montres Kinetic ne sont pas les plus faciles à réparer. Mais, s'agissant de l'accumulateur dont nous vous parlions juste avant, pas de panique, celui-ci peut être remplacé sans la moindre difficulté. Il n'y a donc aucune crainte à avoir de ce côté-là !
  • Réparations coûteuses : tous les horlogers ne connaissent pas forcément les mouvements Kinetic sur le bout des doigts. De plus, pour certaines pannes importantes, un remplacement complet du mouvement peut être exigé, ce qui peut vite faire grimper la facture.
  • Accumulateur à remplacer : dans une montre Kinetic, l'énergie créée par les mouvements de vos bras est stockée au sein d'un accumulateur, une pièce qu'il vous faudra remplacer tous les 10 ans environ.

Montre Seiko Spring Drive : avantages et inconvénients

Montre Seiko Spring Drive : avantages et inconvénients

Très respectées par les collectionneurs, les montres propulsées par la technologie Spring Drive sont une signature de la Maison Grand Seiko. Haut de gamme pour ne pas dire carrément luxueuses, elles sont innovantes et synonymes d'excellence horlogère. Mais ces modèles ne comportent pas que des avantages… Voyons cela ensemble !

AVANTAGES

  • Précision extrême : les montres Spring Drive sont précises, très précises même ! Pour ne rien vous cacher, elles affichent une dérive mensuelle comprise entre +/- 10s et +/- 15s par mois. On peut donc affirmer que leur niveau de précision est plus proche de celui offert par les montres à quartz que de celui des montres purement mécaniques et ça, ç'est tout bonnement impressionnant !
  • Technologie unique : le Spring Drive repose sur une technique développée en interne par Seiko. C'est en partie pour cela que les montres Grand Seiko basées sur cette technologie sont tant appréciées par les mordus d'horlogerie.
  • Trotteuse fluide : c'est un autre grand avantage des montres Spring Drive ! Lorsque l'on observe le déplacement de leur trotteuse on se rend compte que celui-ci est particulièrement fluide. L'aiguille des secondes qui bouge sans à-coup semble ainsi comme flotter au-dessus du cadran. Cette course qui apparaît presque surnaturelle est très agréable à contempler.

INCONVENIENTS

  • Très coûteux : les montres Spring Drive proposées par la marque Grand Seiko sont d'authentiques montres de luxe. Si les modèles d'entrée de gamme se trouvent à quelques milliers d'euros, c'est plusieurs dizaines de milliers d'euros qu'il vous faudra débourser pour vous offrir les pièces les plus exceptionnelles. Les Grand Seiko Spring Drive ne sont donc pas des montres accessibles à toutes les bourses.
  • Entretien à effectuer chez la Maison : et oui… Pour entretenir une montre Spring Drive, il faut se rendre chez Grand Seiko. Bien sûr, les tarifs peuvent fortement varier en fonction de la montre à entretenir, mais il faut savoir qu'ils ne sont pas les plus accessibles. Par exemple, la révision d'un Chronographe Grand Seiko Spring Drive sera beaucoup plus coûteuse que celle d'un modèle simple doté de 3 aiguilles. Voilà un point qu'il faut impérativement avoir en tête, d'autant plus que la Maison Grand Seiko préconise un entretien tous les 3 à 5 ans.

Les montres hybrides : récapitulatif des technologies

Maintenant que vous connaissez les différentes formes que peuvent prendre les montres hybrides, leur histoire, leur fonctionnement, mais aussi leurs avantages et inconvénients, que diriez-vous d'un petit récapitulatif ? Voici donc un tableau qui vous permet de repérer, en un simple coup d'œil, les caractéristiques majeures liées aux montres Méca-Quartz, Kinetic et Spring Drive

Caractéristiques des mouvements hybrides

Caractéristiques des mouvements hybrides

Méca-quartz, Kinetic ou encore Spring Drive, vous savez désormais tout sur ces technologies horlogères innovantes venues du Pays du Soleil Levant !

Que vous soyez un collectionneur aguerri ou simplement à la recherche d'une montre intéressante à porter au quotidien, ces quelques options plus ou moins coûteuses constituent des pistes intéressantes vers lesquelles vous diriger.

Car, en définitive, les montres hybrides réussissent l'exploit d'être à la fois pratiques et tout à fait hors du commun. Bref, ce sont des objets bien pensés !

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