La complication Quantième Perpétuel

La complication Quantième Perpétuel

Le quantième perpétuel est une complication raffinée que l'on retrouve rarement au poignet des passionnés. Cette rareté s'explique, en réalité par son étonnante complexité qui la réserve aux montres très haut de gamme (pour ne pas dire d'ultra luxe). Cela ne nous empêche pas pour autant de rêver, bien au contraire…

Si vous avez en tête l'idée d'en apprendre davantage au sujet de cette fonction horlogère suprême, ce guide horloger imagé est expressément fait pour vous !

La complication Quantième Perpétuel : c'est quoi ?

Parfois simplement désignée par l'abréviation « QP » sur les forums de passionnés d'horlogerie, et appelé « perpetual calendar » par les anglophones, le quantième perpétuel est une complication qui permet aux montres qui en sont équipées d'indiquer correctement la date, le jour et le mois.

Les informations toujours affichées par une montre à quantième perpétuel

Les informations toujours affichées par une montre à quantième perpétuel

Mais que signifie « correctement » ? Tout simplement que ce système est capable de détecter les mois comptant 28, 30 ou 31 jours, tout en tenant compte des années bissextiles. Ainsi, une montre dotée d'un quantième perpétuel se révèle bien plus précise qu'une montre classique qui, elle, ne fait aucune distinction entre les douze mois et considère que chacun d'eux dure 31 jours.

Notez que l'affichage du jour, de la date et du mois peut varier. En effet, certaines montres les indiquent par l'intermédiaire de petites aiguilles, d'autres par des guichets (petites fenêtres intégrées au cadran), et certaines combinent même les deux systèmes.

Aujourd'hui, les montres à quantième perpétuel disponibles dans le commerce sont capables d'afficher un calendrier exact (sans aucune correction) jusqu'en l'an 2100. À cette date, il faudra procéder à un réglage manuel pour continuer à bénéficier d'un affichage pleinement à jour, opération qui devra ensuite être répétée en 2200 et en 2300, ces années n'étant pas bissextiles dans le calendrier grégorien (le calendrier que nous utilisons depuis l'an 1582).

Notez que, les montres dites à « calendrier perpétuel » diffèrent quelque peu de celles à « quantième perpétuel » en ce sens où elles nécessitent d'être manuellement ajustées une fois par an, à la fin du mois de février !

Comme si elles n'étaient pas déjà assez complexes… les montres à quantième perpétuel sont souvent, en plus, équipées d'une complication phase de lune et d'un indicateur affichant la position de l'année (1, 2, 3 ou L pour « Leap-Year » ou « Année Bissextile » en français). Les années bissextiles apparaissant tous les 4 ans, ce dernier nous permet de savoir si nous sommes dans l'une d'entre-elles ou quand est-ce que la prochaine année de ce type apparaîtra.

Montre Frederique Constant à quantième perpétuel, phase de Lune et position de l'année

Montre Frederique Constant à quantième perpétuel, phase de Lune et position de l'année

Petite anecdote : savez-vous pourquoi les années bissextiles comportent 366 jours au lieu de 365 ? La réponse se trouve dans l'astronomie. En réalité, la Terre met très exactement 365,2421875 jours pour effectuer une révolution complète (un tour complet quoi) autour du Soleil. Pour éviter le décalage progressif que cela engendrerait sur les saisons, le calendrier civil a été fixé à 365 jours, auxquels on ajoute un jour supplémentaire tous les quatre ans. Ce compromis permet de conserver un calendrier simple à lire, tout en restant suffisamment fidèle à la réalité scientifique.

Histoire de la complication Quantième Perpétuel

Bien qu'elle soit d'une extrême complexité, la complication quantième perpétuel ne date pas d'hier… et ce n'est rien de le dire ! Ses origines remontent en effet au milieu du 18ème siècle, lorsque l'idée naît dans l'esprit d'un horloger anglais du nom de Thomas Mudge. Plongeons-nous dans le contexte : nous sommes en 1762, la machine à laver n'existe pas encore, pas plus que le camembert, et c'est pourtant à ce moment qu'apparaît une montre de poche hors du commun, dont le boîtier abrite un mouvement mécanique exceptionnel.

Portrait de Thomas Mudge (Source : Science Photo Gallery)

Portrait de Thomas Mudge (Source : Science Photo Gallery)

Celui-ci permet au garde-temps d'afficher en permanence un calendrier parfaitement à jour en reconnaissant les mois de 28, 29 et 31 jours, ainsi que les années bissextiles. Plus étonnant encore, la création baptisée « no 525 » par Thomas Mudge affiche également les phases de la Lune. En somme, un véritable OVNI dans le paysage horloger de l'époque… Et c'est ainsi qu'est née la complication quantième perpétuel.

Rouages de la montre à quantième perpétuel « no 525 » par Thomas Mudge (Source : Monochrome Watches)

Rouages de la montre à quantième perpétuel « no 525 » par Thomas Mudge (Source : Monochrome Watches)

Bonne nouvelle pour les passionnés, cette pièce historique peut aujourd'hui être admirée ! Pour cela, il suffit de se rendre en Suisse, au musée Patek Philippe de Genève (le Patek Philippe Museum), où elle est soigneusement exposée. Anecdote intéressante : la Maison a acquis ce modèle lors d'une vente aux enchères réalisée par Sotheby's en 2016, cela pour la somme de 62 500 livres sterling.

En 1765, soit 3 années après la sortie de la « no 525 », l'horloger Thomas Mudge dévoile sa « no 574 », une montre somme toute très similaire qui reprend le concept de quantième perpétuel !

Montre de poche à quantième perpétuel « no 574 » par Thomas Mudge, 1764 (Source : British Museum)

Montre de poche à quantième perpétuel « no 574 » par Thomas Mudge, 1764 (Source : British Museum)

La montre no 574 de Thomas Mudge est elle-aussi précieusement conservée, mais cette fois à Londres, au British Museum. Si vous prévoyez un séjour dans la capitale britannique, n'hésitez pas à y faire un détour, cette montre historique mérite largement le coup d'œil.

Au début du 19ème siècle, les montres de poche dotées d'un quantième perpétuel commencent à se multiplier, portées par des manufactures prestigieuses telles que Breguet, Audemars Piguet, Patek Philippe, Gübelin ou encore Charles Frodsham.

Montre de poche Audemars Piguet à quantième perpétuel, début du 20ème siècle (Source : Bonhams)

Montre de poche Audemars Piguet à quantième perpétuel, début du 20ème siècle (Source : Bonhams)

Presque toujours proposées dans un boîtier en or jaune 750 millièmes (18 carats), ces pièces représentaient la quintessence du savoir-faire horloger de leur temps, et étaient naturellement réservées à une clientèle fortunée.

Puis, durant la période Art déco (1910-1930), certains modèles vont évoluer pour s'adapter aux goûts esthétiques de l'époque. Afin de séduire une clientèle en quête de modernité, les horlogers introduisent des boîtiers réalisés en métal blanc à l'image de l'argent massif, de l'or blanc ou même du platine. Ces montres à quantième perpétuel deviennent alors de véritables bijoux, alliant prouesse technique et élégance contemporaine !

Montre de poche Breguet à quantième perpétuel no 706, 1925 (Source : Monochrome Watches)

Montre de poche Breguet à quantième perpétuel no 706, 1925 (Source : Monochrome Watches)

C'est également à cette période, en 1925, que la toute première montre-bracelet équipée d'une complication quantième perpétuel voit le jour, signée par une maison que vous connaissez très certainement : Patek Philippe. Réalisé en or, ce garde-temps représente l'aboutissement de près de soixante années de travail acharné de la manufacture, visant à miniaturiser cette complication pour l'adapter au poignet. Toutefois, il ne s'agissait pas d'un modèle destiné à la production en série, mais bien d'une pièce unique, spécialement commandée par un certain Thomas Emery.

Montre Patek Philippe à quantième perpétuel, 1925 (source : Revolution Watch)

Montre Patek Philippe à quantième perpétuel, 1925 (source : Revolution Watch)

Quatre petites années plus tard, en 1929, un autre acteur majeur entre à son tour dans la danse : Breguet. La manufacture dévoile alors la référence no 2516, une montre à boîtier tonneau en or blanc 750 millièmes (18 carats), aux dimensions de 26 x 29 mm. Son design est parfaitement en accord avec les goûts de l'époque !

Montre Breguet 2516, 1929 (Source : Monochrome Watches)

Montre Breguet 2516, 1929 (Source : Monochrome Watches)

Contrairement à la montre Patek Philippe de 1925, ce modèle n'a pas été conçu pour répondre à la commande d'un client, mais est le fruit d'un projet mené en interne par les horlogers de Breguet.

Dès lors, on peut se demander si la maison avait lancé le développement de cette pièce dès 1925, dans la foulée de la sortie de la première montre-bracelet à quantième perpétuel signée Patek Philippe. La réponse reste incertaine… Ce qui est en revanche certain, c'est que la Breguet 2516 voit le jour en plein cœur de l'une des pires crises économiques mondiales : la Grande Dépression, également connue sous le nom de « crise de 1929 ».

Un homme cherchant un emploi dans les rues de Detroit, 1930 (Source : Who Built America)

Un homme cherchant un emploi dans les rues de Detroit, 1930 (Source : Who Built America)

Vous voulez une anecdote ? Du fait de leur extrême complexité, toutes les montres équipées d'un quantième perpétuel restaient, jusqu'aux années 1940, exclusivement disponibles sur commande. En clair, il n'était pas possible d'entrer dans une boutique horlogère et d'en ressortir avec un tel modèle. Il fallait formuler une demande auprès de la marque, qui assemblait alors spécialement la pièce pour son futur propriétaire.

Ce n'est qu'au fil des décennies suivantes qu'il devint plus facile de se procurer une montre à quantième perpétuel, à condition bien sûr de disposer des moyens financiers nécessaires ! Les années 1960 marquèrent quant à elles l'arrivée de montres un peu particulières. À première vue, elles semblaient équipées d'un calendrier perpétuel, mais elles se distinguaient par un style et un mode de lecture très différents…

En effet, contrairement aux modèles plus traditionnels présentés jusqu'ici, ces pièces n'utilisaient pas d'aiguilles pour l'affichage de leur complication. Elles adoptaient une configuration originale dans laquelle la date, les jours et les mois étaient indiqués au moyen de disques et d'inscriptions visibles directement sur le cadran.

Il est toutefois important de préciser que ces montres ne possédaient pas de véritable calendrier perpétuel capable de se mettre automatiquement à jour. Leur calendrier nécessitait d'être ajusté manuellement à plusieurs reprises au cours d'une même année, offrant ainsi une sorte d'illusion de calendrier perpétuel…

Montre lip à « calendrier perpétuel » réf. 43633, circa 1972 (Source : vws.fr)

Montre lip à « calendrier perpétuel » réf. 43633, circa 1972 (Source : vws.fr)

Du fait de leur fonctionnement simplifié, ces montres étaient proposées à des tarifs bien plus raisonnables que ceux des véritables calendriers perpétuels. Cela va de soi ! Il est d'ailleurs intéressant de noter que, selon les modèles, l'affichage de la complication pouvait prendre des formes variées, reflet de la créativité horlogère de l'époque.

Nombreuses sont les marques qui se sont essayées à ce type de montre. On retrouve ainsi des modèles signés Orient, Lip, Wittnauer ou encore Raketa, autant de Maisons issues d'horizons très différents, mais ayant chacune apporté leur vision singulière. Parmi elles, Orient occupe une place à part. La manufacture japonaise a proposé (et propose aujourd'hui toujours) une grande variété de modèles allant des plus sobres aux plus excentriques.

Montre Orient vintage à « calendrier perpétuel » (Source : eBay)

Montre Orient vintage à « calendrier perpétuel » (Source : eBay)

Certains de ces modèles se distinguent notamment par leur cadran vert fumé, rappelant l'atmosphère des tables de jeu de casino. Si vous souhaitez approfondir vos recherches, sachez que ces montres sont fréquemment désignées sous les appellations « Perpetual World Time », « College Perpetual Multi-Year Calendar » ou « Multiyear Calendar » sur les forums spécialisés et les sites e-commerce horlogers.

Comme nous l'avons déjà évoqué dans notre guide sur l'histoire de l'horlogerie, la fin du 20ème siècle fut marquée par un retour en grâce des grandes complications. Le quantième perpétuel ne fit pas exception, et au cours des années 1980 et 1990, plusieurs manufactures dévoilèrent des modèles au design inventif. On peut citer, par exemple, le créateur Gérald Genta, qui imagina une montre à quartz octogonale baptisée « Success », au design particulièrement audacieux et raffiné.

Montre Gerald Genta Success en platine à quantième perpétuel, réf. 3359.4 (Source : Phigora)

Montre Gerald Genta Success en platine à quantième perpétuel, réf. 3359.4 (Source : Phigora)

La maison suisse Ebel, alors très en vogue, proposa de son côté des pièces en or massif (jaune ou blanc) dans un style sport-chic, parfaitement adaptées à un usage quotidien, que ce soit au bureau ou en vacances, chemise ouverte au bord de la mer.

Dans un registre plus accessible, Seiko fit également parler d'elle avec plusieurs montres à quartz intégrant cette complication. Parmi elles, un modèle en particulier reste gravé dans la mémoire des collectionneurs, une pièce issue de la ligne « Age of Discovery », dont le boîtier richement orné et l'esthétique générale semblaient directement inspirés des instruments de navigation d'antan.

Publicité Seiko « The Age of Discovery », réf. 6M13 0010 (Source : Time+Tide Watches)

Publicité Seiko « The Age of Discovery », réf. 6M13 0010 (Source : Time+Tide Watches)

D'ailleurs, la date de sortie de ce modèle en 1992 n'avait rien d'anodin : elle coïncidait avec le 500ème anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb.

Jusqu'au nouveau millénaire (et un peu après même), plusieurs Maisons perpétuèrent la tradition des montres mécaniques à quantième perpétuel en intégrant à leur catalogue des modèles particulièrement intéressants. Certaines pièces adoptaient un style résolument classique, tandis que d'autres, plus audacieuses, se distinguaient par un design moderne et disruptif.

Montre Cartier Pasha à complication à quantième perpétuel, 1989 (Source : Revolution watch)

Montre Cartier Pasha à complication à quantième perpétuel, 1989 (Source : Revolution watch)

Daniel Roth, Franck Muller, IWC, Cartier ou encore Audemars Piguet s'inscrivirent pleinement dans cette dynamique. L'iconique modèle Pasha de Cartier, dessiné par le génial Gérald Genta, se vit ainsi décliné avec la complication quantième perpétuel, tandis qu'Audemars Piguet impressionna avec son modèle « Metropolis », reconnaissable à ses chiffres stylisés sur le cadran, que certains n'hésiteront pas à qualifier d'Art déco.

Audemars Piguet Metropolis, 2004 (Source : Amsterdam Vintage Watches)

Audemars Piguet Metropolis, 2004 (Source : Amsterdam Vintage Watches)

À la fin des années 1990, Seiko se distingua également, mais dans un registre différent, en dévoilant des montres à calendrier perpétuel (à ne pas confondre avec le quantième perpétuel, vous vous souvenez). Ces modèles à quartz, beaucoup plus minimalistes, affichaient la date (parfois le jour et la date) au sein d'un discret guichet sur le cadran. Plus sobres et passe-partout, ils rappelaient les montres classiques que l'on croisait alors fréquemment au quotidien !

Montre à quartz Seiko Dolce à calendrier perpétuel, circa 1990 (Source : Reddit @Strict_Lab7585)

Montre à quartz Seiko Dolce à calendrier perpétuel, circa 1990 (Source : Reddit @Strict_Lab7585)

En somme, vous l'aurez compris, les montres mécaniques dotées d'un quantième perpétuel sont restées l'apanage des grandes Maisons horlogères et des marques de luxe. Et aujourd'hui encore, rien n'a vraiment changé, il faut disposer d'un budget conséquent pour accéder à ce rêve horloger. D'autant plus que les alternatives à quartz semblent avoir quasiment disparu du paysage.

Dringgg ! L'heure est venue de découvrir le fonctionnement de la complication quantième perpétuel. Alors, ne perdez pas de temps et plongez sans attendre dans la section suivante…

Comment fonctionne la complication Quantième Perpétuel ?

Bien que très complexe à mettre en œuvre, une montre à quantième perpétuel semble opérer de manière assez naturelle… Faire passer les choses très techniques pour des choses très simples, c'est bien cela toute la magie de l'horlogerie !

Mouvement à quantième perpétuel Patek Philippe CH 29-535 PS Q (Source : The Watch Club)

Mouvement à quantième perpétuel Patek Philippe CH 29-535 PS Q (Source : The Watch Club)

Comme nous l'avons vu dans la première partie de ce guide horloger, le quantième perpétuel est une véritable prouesse mécanique. Grâce à cette complication, une montre peut automatiquement afficher la date, le mois ainsi que le jour de la semaine, cela en différenciant les mois qui comptent 28, 29, 30 ou 31 jours, jusqu'en 2100 et sans intervention manuelle. Bref, vous commencez à bien le comprendre, le quantième perpétuel est vraiment tout sauf une petite complication horlogère…

Un « cerveau mécanique » sur quatre ans

Au cœur de ce mécanisme se trouve une sorte de mémoire mécanique : une roue-calendrier qui effectue une révolution tous les quatre ans, soit sur un cycle de 1 461 jours. Cette roue transmet via une série de leviers le nombre de jours du mois courant (28, 30, 31 ou 29 pour le mois de février lors des années bissextiles) aux différentes pièces d'affichage.

C'est précisément grâce à cette roue que votre montre affiche toujours la bonne date, année bissextile ou non !

Des rouages, leviers et une coordination précise

Au sein d'une montre à quantième perpétuel, on trouve plusieurs composants mécaniques distincts :

Des roues pour l'affichage de la date, du jour, du mois.

Des leviers spécifiques pour chaque indication.

Un grand levier (ou « grand pont ») qui traverse le calibre et coordonne l'ensemble comme un chef d'orchestre.

Ce levier-guide déplace les roues selon la forme particulière (crans, encoches, dents) de la roue-calendrier, en s'adaptant au mois et à l'année bissextile.

Une mécanique extrêmement fine et riche

Les montres à quantième perpétuel comptent parmi les plus complexes jamais conçues… Elles rassemblent parfois plusieurs centaines de pièces dont des roues, des leviers, des ressorts ainsi que plusieurs disques et nécessitent des mois entiers de travail pour être assemblées.

Certaines versions modernes vont encore plus loin, en intégrant un cycle calendaire de 400 ans (plutôt que de 4 ans), prenant en compte la règle du siècle non bissextile (comme 2100).

Ajustements et innovations modernes

Malgré leur tarif élevé, les montres à quantième perpétuel étaient traditionnellement fragiles à manipuler… Un ajustement effectué pendant la transition de date (souvent entre 21h et 2h du matin) pouvait lourdement endommager le mécanisme.

Aujourd'hui, certains modèles contemporains comme la Royal Oak Perpetual Calendar d'Audemars Piguet permettent un réglage de toutes les fonctions via la couronne, à tout moment, sans risque, grâce à un mouvement particulièrement fin (4,1 mm d'épaisseur) et sophistiqué.

Audemars Piguet Royal Oak quantième perpétuel (Source : site officiel Audemars Piguet)

Audemars Piguet Royal Oak quantième perpétuel (Source : site officiel Audemars Piguet)

Pour résumer, le quantième perpétuel repose sur une mémoire mécanique sur quatre ans, orchestrée par roues et leviers finement gravés. Il ajuste automatiquement les mois de durée variable et les années bissextiles. Les plusieurs centaines de composants ainsi que l'extrême minutie dont doit faire preuve l'assemblage de ces montres font qu'elles sont considérées comme un concentré de haute horlogerie ! Bien qu'autrefois réputée comme une complication plutôt fragile, les récentes innovations faites par les horlogers ont considérablement amélioré sa robustesse, mais aussi son ergonomie.

Comment régler la complication Quantième Perpétuel de sa montre ?

Toutes les montres à quantième perpétuel ne se règlent pas de la même manière… Certaines sont conçues pour être plus intuitives, tandis que d'autres exigent des manipulations d'une extrême délicatesse qui, si elles sont mal réalisées, peuvent causer de sérieux dommages au mouvement. La première règle est donc simple mais incontournable : toujours consulter le manuel livré avec votre montre avant toute opération.

En pratique, le réglage d'un quantième perpétuel peut s'effectuer de trois manières :

  • Intégralement via plusieurs boutons poussoirs dédiés (c'est le cas sur de nombreuses montres vintage)
  • Intégralement via la couronne de remontoir.
  • Via plusieurs boutons poussoirs + la couronne de remontoir.

Couronne et bouton poussoir d'une montre à quantième perpétuel

Couronne et bouton poussoir d'une montre à quantième perpétuel

Chaque système possède ses particularités, mais tous exigent la même précaution : avancer calmement, étape par étape. Certaines montres, par exemple, interdisent toute correction entre 20h et 2h du matin, période où le mécanisme interne est déjà en train de préparer le passage au jour suivant. Forcer un réglage durant cette plage horaire peut suffire à endommager définitivement les rouages.

Autre point de vigilance : certains quantièmes perpétuels ne permettent pas de revenir en arrière. Si vous avancez d'un ou deux jours par erreur, il ne reste souvent qu'une solution : faire appel au service après-vente de la marque. D'où l'importance de ne jamais manipuler à la hâte et de toujours vérifier l'heure et la position des aiguilles avant d'actionner poussoirs ou couronne.

Pour les amateurs qui redoutent ces réglages parfois longs et délicats, deux options s'offrent à vous :

  • Porter la montre chaque jour, ce qui permet de maintenir le mouvement actif et le calendrier parfaitement à jour.
  • Investir dans un remontoir électrique, cet accessoire né dans les années 1980 à destination des collectionneurs de montres automatiques. Placée sur le remontoir, votre montre continue de vivre même lorsque vous ne la portez pas, vous garantissant un quantième perpétuel toujours juste.

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Le quantième perpétuel est une prouesse horlogère capable de calculer sans erreur le calendrier grégorien, y compris les années bissextiles. Mais cette complexité se mérite, sa mise au point et son réglage demandent une main attentive, presque ritualisée. En prenant le temps d'adopter les bons gestes, ou en vous appuyant sur un remontoir, vous prolongerez non seulement la précision de votre garde-temps, mais aussi son histoire.

Depuis son apparition au cours des années 1700, la complication quantième perpétuel en a fait du chemin… Et pourtant, elle n'a jamais cessé de faire rêver les passionnés d'horlogerie. Sa conception étonnamment compliquée nous simplifie la vie au jour le jour et c'est peut-être ça qui lui confère ce petit quelque chose de magique, presque mystique pourrait-on dire. Une sensation que l'on retrouve exclusivement avec les complications qui jouent dans la cour des grands !

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